La tomate, le premier OGM à être commercialisé et depuis ….

rotten tomatoes

 

La tomate Flavr Savr® a été la première plante génétiquement modifiée autorisée pour la consommation humaine et à être commercialisée en 1994 aux Etats-Unis. Ces tomates avaient été génétiquement modifiées afin de retarder leur mûrissement et d’allonger leur temps de conservation en inhibant l’expression de certains gènes (1). Cependant cette tomate ne fût pas un succès commercial, non pas par réticence envers ce premier organisme génétiquement modifié (2), mais à cause de son goût plutôt fade et de son prix élevé. En conséquence la production a été suspendue en 1996.

 

La variation génétique naturelle au sein des espèces et entre espèces apparentées a été une source majeure d'amélioration des cultures. Pendant des siècles, les programmes classiques d'amélioration des plantes ont produit de nouveaux caractères, tels qu’un rendement élevé, une plus grande taille et une durée de conservation allongée. Cependant, peu d'attention a été accordée aux changements métaboliques survenant dans les générations successives avec comme conséquence d’avoir involontairement compromis le goût. Les tomates disponibles dans le commerce sont renommées pour leur robustesse, mais ne sont souvent pas aussi savoureuses que les variétés anciennes. 

 

Un groupe de chercheurs a maintenant identifié certains des composants savoureux qui ont été perdus au fil du temps en dégustant des tomates en combinaison avec des analyses chimiques et génomiques de près de 400 variétés. L'identification des gènes qui ont disparu a ouvert la voie à la restauration de la saveur des tomates cultivées commercialement (3). Ainsi ils sont parvenus à identifier les produits chimiques qui ont le plus contribué à la saveur et au goût des tomates. Les variétés commerciales modernes contiennent des quantités significativement plus faibles de beaucoup de ces produits chimiques importants par rapport aux variétés anciennes. Cette étude montre très clairement pourquoi la sélection pour augmenter le rendement n'aboutit pas à un fruit de qualité supérieure, et il en va de même pour la valeur nutritionnelle.

 

Ensemble, ces résultats permettent de comprendre les carences en arômes des variétés commerciales modernes et les informations nécessaires à la récupération d'une bonne saveur grâce à la sélection moléculaire.

Références
  1. Sheehy RE, Kramer M, & Hiatt WR (1988) Reduction of polygalacturonase activity in tomato fruit by antisense RNA. Proc Natl Acad Sci U S A 85:8805-8809.
  2. Kramer MG & Redenbaugh K (1994) Commercialization of a tomato with an antisense polygalacturonase gene: The FLAVR SAVR™ tomato story. Euphytica 79(3):293-297.
  3. Tieman D, et al. (2017) A chemical genetic roadmap to improved tomato flavor. Science 355(6323):391-394.

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