Les cultures Bt ont été génétiquement modifiées pour produire des toxines à partir de la bactérie Bacillus thuringiensis et résister aux attaques de plusieurs insectes cibles, réduisant ainsi le besoin d'insecticides. L'intensification de l'agriculture et le développement d'insecticides synthétiques ont permis à la production mondiale de céréales de plus que doubler au cours du dernier tiers du XXe siècle. Cependant, la forte dépendance et, dans certains cas, la surutilisation des insecticides a eu des impacts environnementaux et écologiques négatifs à travers le monde, comme la réduction de la biodiversité, la résistance des insectes aux insecticides, les effets négatifs sur les espèces non ciblées et le développement de parasites secondaires. Par exemple, les espèces d'insectes qui ne sont pas sensibles à la toxine exprimée peuvent devenir des parasites secondaires et causer des dommages importants à la culture (1).
Des essais de terrain menés sur 10 ans dans le nord de la Chine montrent que les punaises mirides (Heteroptera: Miridae) ont progressivement augmenté leur population et acquis le statut de ravageurs pour le coton et plusieurs autres cultures, en association avec une augmentation régionale de l'adoption du coton Bt (2). L'augmentation du nombre de ces punaises est liée à la baisse de l'utilisation d'insecticides suite à l'adoption du coton Bt. Comme les endotoxines produites par le coton Bt n'affecte pas les punaises mirides des dégâts considérables aux cultures de coton et aux cultures fruitières dans les champs voisins en sont les conséquences. Ainsi de nouvelles stratégies de lutte antiparasitaire à l'échelle de la région sont nécessaires pour lutter contre les organismes nuisibles.
Références
- Catarino R, Ceddia G, Areal FJ, & Park J (2015) The impact of secondary pests on Bacillus thuringiensis (Bt) crops. Plant Biotechnol J 13(5):601-612.
- Lu Y, et al. (2010) Mirid bug outbreaks in multiple crops correlated with wide-scale adoption of Bt cotton in China. Science 328(5982):1151-1154.